Le Tchad est en première ligne face aux impacts dévastateurs du changement climatique
2024-11-04 08:30:22
Le Tchad est en première ligne face aux impacts dévastateurs du changement climatique
Conscient de l'urgence climatique, que je m'adresse à vous au nom de la République du Tchad, un pays placé au cœur de la "tempête parfaite" du 21e siècle, où se rejoignent les défis du changement climatique, la fragilité de l'État et les conflits persistants », a déclaré Dr IDRISS SALEH BACHAR, Ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable, ce 24 septembre 2024 lors d’une session sur le financement de la lutte contre le changement climatique pour les États fragiles en marge des travaux de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New-York.
Comme beaucoup d'États fragiles précise le Chef du département de .l’Environnement, le Tchad est en première ligne face aux impacts dévastateurs du changement climatique. Et d’ajouter quelques chiffres qui illustrent cette vulnérabilité : « En 2022, 18/23 de nos provinces ont été inondées de manière inédite, entraînant le déplacement de plus de 250 000 personnes à la capitale ; en 2024, la situation s’est aggravée : 117 de nos 125 départements ont été touchés, impactant près de 1,7 million de personnes et détruisant des infrastructures ; plus de 360 000 hectares de terres cultivables ont été anéantis, mettant en péril notre sécurité alimentaire. Ces catastrophes ont coûté la vie à plus de 500 personnes et entraîné la perte de plus de 70 000 têtes de bétail ».
Le ministre Tchadien en charge de l’Environnement, Dr IDRISS SALEH BACHAR a souligné que ces chiffres mettent en lumière la gravité de la situation à laquelle le Tchad est confronté. « Notre vulnérabilité climatique est exacerbée par la fragilité de notre pays, notamment à cause de l'afflux de réfugiés, issus des conflits dans les régions voisines », a mentionné le Chef du département de l’Environnement.
Et le ministre de l’environnement de poursuivre qu’« au vu ce contexte que nous saluons la Déclaration sur le climat, le redressement, et la paix, ratifiée lors de la COP28 sous le leadership des Émirats Arabes Unis. Cette initiative reconnaît enfin les liens essentiels entre le changement climatique, la fragilité étatique et les conflits, et elle fournit un cadre crucial pour une approche intégrée de ces défis interdépendants. Raison pour laquelle, nous rappelons à la communauté internationale de l’importance de transformer rapidement les engagements de cette déclaration en actions concrètes».
Pour Dr IDRISS SALEH BACHAR, Ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable l'architecture actuelle du financement climatique n'est pas adaptée aux besoins spécifiques des États fragiles et affectés par des conflits (FCAS).
« C’est pourquoi nous plaidons une fois de plus pour une réforme majeure, se traduisant par : La création d'un guichet spécial pour les FCAS au sein du Fonds Vert pour le Climat, avec des procédures simplifiées et des critères d'éligibilité adaptés ; une augmentation significative des fonds climatiques dédiés à l'adaptation dans les FCAS ; l'intégration systématique des considérations de fragilité et de conflit dans tous les mécanismes de financement climatique et le renforcement des capacités locales en tenant compte des contraintes spécifiques des FCAS ».
Le Chef du département de l’Environnement affirme qu’il est temps que la communauté internationale reconnaisse que l'action climatique dans les États fragiles est non seulement une question environnementale, mais aussi une question de paix et sécurité mondiales.
Le Ministre de l’Environnement indique que le Tchad est un partenaire actif dans la lutte contre le changement climatique et dispose de nombreux atouts pour relever le défi : « une volonté politique affirmée Par Son Excellence MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO, Président de la République, Chef de l’Etat, un cadre juridique en constante évolution, et des documents stratégiques nécessaires (Plan National de Développement et CDN Révisée ».
En outre, note Dr IDRISS SALEH BACHAR, le retour à l'ordre institutionnel marquant la fin de la transition a permis de jeter les bases d'un État stable et responsable. « Cependant, le Tchad vulnérable aux catastrophes naturelles, affecté par des conflits, ne peut pas agir seul. Il a besoin du soutien substantiel, prévisible et adapté à nos réalités afin de concrétiser ses ambitions et obligations environnementales ».
Pour conclure, le Ministre Tchadien en charge de l’Environnement a au nom du Président de la République du Tchad, du Premier Ministre, Chef du Gouvernement et du peuple tchadien, exprimé sa profonde gratitude et à féliciter chaleureusement les organisateurs de cette session. « Nous adressons des remerciements particuliers au Royaume-Uni, aux Émirats Arabes Unis et à l'Azerbaïdjan pour leur brillante orchestration de cette rencontre. Nous nous joignons à l'appel du Royaume-Uni, principal pays à soutenir activement les États fragiles et faisons appel à la COP29 à faire du financement climatique pour les pays fragiles (FCAS) une priorité, avec la création du Fonds pour la Résilience et l’Adaptation », déclare Dr IDRISS SALEH BACHAR.